Une campagne jugée sexiste. Hélène Bidard, l’adjointe chargée de l'égalité femmes-hommes à la mairie de Paris, a critiqué la semaine dernière sur Twitter la publicité de la marque de lingerie accrochée sur la façade des Galeries Lafayette. Elle a obtenu son retrait de la part des grands magasins, au bout de seulement quelques heures et après plusieurs messages sur les réseaux sociaux abondant en son sens. La campagne Aubade a été mise au placard au profit d’un parfum Versace.
N’y a-t-il vraiment pas pire dans Paris ?
Cette censure est surprenante à plusieurs titres. D’abord parce que la marque Aubade a toujours communiqué avec des visuels cadrés de cette manière, en noir et plan, aussi bien pour de la lingerie féminine et masculine. De plus, même si la mairie de Paris a voté l’an passé l’interdiction de publicité sexiste et/ou discriminatoire sur les panneaux de la capitale, il suffit de se balader dans la capitale quelques minutes pour voir des affiches beaucoup plus sexistes ou des unes de magazines coquin sur des kiosques. Alors faut-il interdire carrément l’affichage pour la lingerie ?
Juste pour comparaison : même marque que celle de l'affiche qui a énervé la mairie de Paris.
— Marylin Maeso🕯 (@MarylinMaeso) 14 décembre 2018
Le sexisme dans la pub, ça existe. Mais quand on vend de la lingerie, ne montrer que des fesses ou des seins, qui servent de modèles au produit, honnêtement, je ne vois pas le problème. pic.twitter.com/TMif1bL5rT
37 ans après le coup de « Myriam »
Un terrible retour en arrière si c’était le cas. Il faut rappeler que l’une des campagnes les plus célèbres et les plus mémorisé de l’histoire de la publicité était un teasing pour… des fesses ! Les affiches aguicheuses de Myriam et son slogan « Demain j'enlève le bas », proposé par la société Avenir, avaient rythmé la fin de l'été 1981. Trois visuels avaient été collés en quelques jours, pour un striptease qui prouvait la ponctualité de l’afficheur. Entre la libération sexuelle et la censure de la sexualité il n’y a que 37 années ?