L’Arc de Triomphe, un manifestant face à un CRS, le drapeau français flottant au-dessus d’eux. La photo est belle, mais le gilet jaune n’est pas celui qu’on peut croire. L’homme à gauche de la couverture est Hervé Ryssen, de son vrai nom Hervé Lalin, un militant antisémite.
Cette figure de l'extrême droite française a été condamné à plusieurs reprises au cours des dernières années pour ses propos injurieux. Pourtant, tout laisse à penser que Paris Match l’affiche cette semaine comme un manifestant normal ou pacifiste. Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes ont appelé au boycott du magazine.
On ne connaissait pas du tout ce personnage, que nous avons pris pour un gilet jaune. On a trouvé que cette couverture était représentative, puisqu'il était en discussion avec un CRS... Mais c'est une erreur de notre part. Les gilets jaunes charrient tout un tas de personnages et nous ne savions pas qui il était.
De son côté l’hebdomadaire plaide la bonne foi. Sa rédaction affirme qu’elle « ne connaissait pas le personnage ». Des explications un peu légères quand on sait qu’ils ont déjà publié un article sur une condamnation de l’homme en 2017, pour des messages antisémites et racistes sur Twitter et Facebook…
Et surtout pourquoi ne pas avoir vérifier son identité ? Dans la foulé de ces révélations sur la photo de sa Une, Paris Match a publié un communiqué afin qu’il n’y ait aucune ambiguïté. Trop tard ?
Les dizaines de photojournalistes engagés sur le terrain, en raison des conditions extrêmement difficiles, n'étaient pas en mesure de recueillir l'identité, moins encore les arrière-pensées des manifestants.
Dans Match cette semaine > https://t.co/kxZJ9MJPAA pic.twitter.com/KCp3w5c1ZM
— Paris Match (@ParisMatch) 5 décembre 2018