Sarkis Simonjan brise le silence afin de défendre son métier. Alors que la compagnie low cost est actuellement touchée par une grève à travers toute l’Europe, ce steward bruxellois, en poste depuis le printemps dernier, a décidé de balancer sur les réelles conditions de travail chez Ryanair. Histoire faire comprendre aux voyageurs ce qu’il se cache derrière un billet d’avion vendu pour quelques dizaines d’euros.
Dans un entretien à la RTBF, il confirme que les employés ne sont pas payés pour la préparation du vol, le briefing de sécurité, l’accueil des passagers, le temps de rotation au sol, mais uniquement pour le temps du vol ! Forcement, à la fin du mois, cela se traduit par un salaire très faible.
Le premier mois, j’ai gagné 900 euros. Le deuxième mois, j’étais à 870 euros et le mois dernier j’ai gagné 1000 euros. Nous ne sommes payés que pour les heures de vol. Là, je fais un aller-retour sur Rome. C’est un vol qui dure 1h50. Au total, je serai payé quatre heures. Pourtant, j’aurai travaillé huit ou neuf heures. Je vais rentrer à minuit.
En contrat avec Crewlink, une société sous-traitante qui semble entièrement dédiée à Ryanair, Sarkis fait partie des 6 000 membres d’équipage à avoir signé un contrat irlandais. Dès lors il dépend également de la législation et de la sécurité sociale du pays. Des conditions plutôt sommaires : pas de tickets repas, pas de treizième mois, pas d’assurance-vie en cas de crash, pas de place de parking gratuite à l’aéroport, pas de chômage, pas de congés payés, etc. Et malheureusement, face à la concurrence low-cost, les compagnies régulières tendent de plus en plus à réduire leurs coûts au détriment du personnel…
En cas de maladie, nous ne sommes pas couverts par la sécurité sociale belge. Nous n’avons pas non plus droit au chômage économique. Quand je regarde ma fiche de paie, je vois les taxes irlandaises qui sont déduites alors que je vis et travaille en Belgique.