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Nous étions attendus au Palais de l’Elysée à 7h15. Une fois arrivé devant les portes du palais, il a fallu montrer patte blanche: nous sommes tous passés un par un au détecteur de métaux, et avons du déposer nos différents appareils électronique (téléphone, appareil photo…) sur un tapis roulant afin qu’ils passent aux rayons X.
Une fois ceci fait, nous nous sommes retrouvés dans la cour d’honneur, nez à nez avec l’entrée du palais Présidentiel. Un huissier nous a ouvert les portes de ce dernier, et c’est avec émotion que nous sommes entrés dans le vestibule d’honneur. Après avoir déposé nos affaires au vestiaire, nous avons été invités à rejoindre le prestigieux salon des ambassadeurs, lieu où se déroule le conseil des ministres chaque mercredi matin.
Sur la table, quelques viennoiseries et fruits frais sont disposés dans de petites coupelles devant chacun de nous. Du café, thé et autre jus d’orange nous sont proposés, tandis que s’ensuit une réunion avec les journalistes et le chef du service politique du Parisien, afin de briefer un peu tout le monde et de sélectionner les questions de chacun, histoire d’éviter les doublons et s’assurer qu’un maximum de sujets soient traité.
La rédaction du Parisien nous laisse une très grande liberté de parole, « cette interview c’est avant tout la votre ! N’hésitez pas à interpeller le Président sur les questions qui vous préoccupent, relancez-le si ses réponses ne vous conviennent pas ! Dites les choses tel que vous les ressentez, c’est un moment très privilégié qui vous est offert, profitez-en ! » insiste le chef du service politique.
L’entretien avec François Hollande ne doit démarrer qu’à 9 heures, pourtant, à 8h25, la porte du salon des ambassadeurs s’entre-ouvre, un huissier fait irruption dans la pièce en annonçant: « Mesdames et Messieurs, Le Président de la République ! ». François Hollande, suivi par Gaspard Gantzer son conseiller en communication, fait son entrée dans le salon. Devant l’ambiance studieuse qui règne, et voyant que chaque lecteur a proprement préparé sa petite liste de questions, le Président lance, amusé: « Dis donc, ça travaille dur, hein ! Promis, je ne regarde pas vos copies ! ». Il prend le temps de saluer chacune des personnes présentes dans la pièce, et ajoute avant de s’éclipser: « Il reste 35 minutes je crois… Bon, je me prépare, hein ! A toute à l’heure ! ».
Il est 8h55 quand nous sommes conviés à monter au premier étage du Palais, et à prendre place dans le salon vert, la salle de réunion du Président de la République située juste à côté de son bureau. A 9 heures tapante, le Président fait son entrée, s’assoit au centre de la table. Devant lui se trouve une petite horloge, ainsi que quelques notes. D’emblée, il tient à mettre ses hôtes à l’aise: « Bienvenue au Palais de l’Elysée, j’espère que le cadre ne vous impressionne pas trop, vous êtes ici quelque part chez vous puisque c’est avant tout la maison de la République. » lance t’il avec bienveillance. Tour à tour nous nous présentons, avant de commencer l’échange avec le chef de l’Etat. L’entretien se déroule dans une atmosphère détendue, François Hollande prenant le temps de s’intéresser aux préoccupations de chacun, d’apporter les réponses les plus détaillés possible tout en se permettant de dévoiler de nouvelles mesures, sur le service civique ou la création d’une grande école du numérique, par exemple. Le Président ne manque pas d’humour et le montrera à plusieurs reprises, notamment lorsque l’une des panélistes habitant Argenteuil l’interpelle sur les impôts élevé de la ville. Ce dernier réagit du tac au tac et lui indique: « Je ne suis pas le maire d’Argenteuil ! (rires) ».
Vers 10 heures, alors que le temps s’écoule vite et que de nombreuses questions attendent encore une réponse, le Président de la République demande à ce que l’on prévienne Pierre Moscovici - Commissaire Européen aux affaires économiques et monétaires - avec qui il a rendez-vous à 10h30, qu’il aura du retard car, dit-il: « Je ne veux pas que vous repartez en vous disant ‘ah mince ! J’aurai aimé lui poser encore cette question, et aborder ce sujet-là’… Je veux prendre le temps d’apporter une réponse à chacune de vos interrogations. » Et d’ajouter, taquin: « Si j’ai des ennuis avec l’Europe, ce sera de votre faute ! ».
Il est presque 11 heures quand « l’interrogatoire » se termine enfin. Le Président invite chaleureusement les lecteurs à entrer dans son bureau, dans lequel on peut apercevoir un dessin de Plantu, ainsi qu’un cadre contenant une photo où il est complice avec son fils, Thomas. Le chef de l’Etat a un petit mot personnel pour chacun et prend la pose pour les photos souvenirs des invités. Il s’amuse des facéties de sa chienne Philae qui nous a rejoints entre temps sur la demande d’une lectrice, et qui se retrouve quelques minutes plus tard bousculée à terre par la jeune labrador. « Un drame s’est produit, s’amuse t’il. Philae a renversée cette jeune étudiante ! ». Il ne manque pas non plus de demander, un brin curieux à un employé de Disneyland Paris faisant parti du panel de lecteurs: « Vous les avez déjà croisés à Disney, Nicolas et Carla ? (Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, ndlr) », et rira lorsque l’employé lui confiera qu’il a vu le couple dans le parc en 2008, lorsqu’ils étaient venus officialiser leur union.
François Hollande nous raccompagne sur le perron de l’Élysée afin de prendre la pose avec l’ensemble des lecteurs venus l’interroger ce jour. Il adresse un dernier clin d’œil à la jeune étudiante se remettant à peine de sa rencontre avec Philae, ainsi qu’à l’employé de Disney lui proposant même de le recontacter pour lancer une opération de communication afin d’officialiser (ou non) sa liaison avec Julie Gayet, faisant ainsi directement référence au couple Sarkozy-Bruni.
Le Président de la République s’en va ensuite rejoindre Pierre Moscovici qui l’attend patiemment dans l’anti-chambre à proximité de son bureau, tandis que les lecteurs débriefent l’entretien avec les journalistes du quotidien, et sont interrogés sur ce qu’ils ont pensé de la prestation du chef de l’Etat et de l’échange qui vient de se dérouler. Il est environ 11h45 quand l’ensemble du groupe quitte le palais Présidentiel, en croisant sur sa route, le Ministre du Travail et de l’emploi, François Rebsamen.