Phénomène de société. Cette application mobile gratuite vous permet de scanner vos produits alimentaires et cosmétiques afin de savoir s’ils sont bons pour la santé, avec une note sur 100. Yuka cartonne et s’affiche numéro 1 dans la catégorie forme et santé de l’Apple Store et se positionne facilement dans le top 10 des applications gratuites. L’appli à la carotte, dont le nom rappelle l’état mexicain du Yucatan – d’où est originaire la compagne de l’un des trois associés – a déjà été téléchargée plus de 6,5 millions de fois en seulement 18 mois et se déclinera en version premium payante en janvier prochain. Mais Yuka est-elle vraiment honnête et fiable ? Le magazine Capital a mené une enquête sur les erreurs et les approximations de Yuka.
D’abord la note, qui est calculée sur trois critères, avec une répartition de points qui n’a aucune valeur scientifique : la qualité nutritionnelle sur la base du Nutri-Score pour 60 points, la présence d’additif pour 30 points et le bio pour 10 points. Ainsi un produit avec un excellent Nutri-Score peut voir sa note Yuka plombée par la présence d’additif. Pourtant la nocivité de ces derniers n’est pas toujours évidente et surtout différente si l’additif est avalé ou étalé sur la peau. Yuka mise donc sur le principe de précaution et se baserait sur des articles de l’UFC-Que Choisir et de 60 millions de consommateurs.
Moins d'additifs, plus de graisses saturées et l'ultra-transformation oubliée !
La base de données des ingrédients n’est pas infaillible. Yuka utilise Open Food Facts, un Wikipédia qui répertorie les produits alimentaires du monde entier, qui est actualisé par des consommateurs et les dernières recettes n’y sont pas toujours. Alors les industriels participent activement à l’actualisation de leur liste d’ingrédients afin de faire remonter leur note et tenter de passer dans la couleur verte sur l’application. Yuka joue ainsi un vrai rôle : une exposition importante de leurs produits qui oblige les industriels à revoir à la baisse les additifs, le sel, le sucre, etc.
L’ultra-transformation manque pour l’instant aux fiches produits de Yuka. Cette classification appelée « Nova » indique le degré de transformation des ingrédients, qui deviennent néfaste après des cuissons multiples. Des études font le lien entre l’ultra-transformation et l’obésité, le cancer et l’hyperactivité des enfants. Problème : aujourd’hui cela concerne 80% des rayons d’un supermarché !