Le Xe arrondissement de la capitale va prochainement accueillir la première salle de consommation de drogue de France. Une salle de shoot est un local réservé aux toxicomanes de consommer leurs propres produits, dans de bonnes conditions d'hygiène, et sous supervision de personnels de santé. Leur but est de limiter les risques de contamination d’hépatite C et du VIH, en mettant à disposition du matériel stérile. Matignon avec la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et Toxicomanies et le Ministère de la Santé ont donné leur feu vert pour la création d'un site expérimental, probablement d’ici à cet été, près de la gare du Nord. Cette décision est déjà critiquée par de nombreux politiques de l'opposition, à l’image de Christian Jacob ne supportant pas de voir “l’Etat s’occuper d’organiser la consommation de stupéfiants”.
Si en France l’expérimentation est aussi à l'étude à Marseille et à Bordeaux, ce sont près de 80 centres d'injection supervisés qui sont déjà ouverts depuis longtemps dans d’autres pays en Europe. D’après une étude de l'Inserm, ces lieux ont permis “une amélioration de la santé” des toxicomanes, une réduction des comportements à risque et une “pacification” de leurs quartiers d'implantation. Mieux, à Vancouver les admissions en cure de désintoxication ont augmenté de 33% suite à l'ouverture d'une salle ! Toutefois certains pays ont aussi fait marche arrière, en fermant des salles : une en Suisse qui a vu une “évolution dans les usages de la drogue” et une en Espagne car les aides ont été réduites de 35%. De nombreuses études rassurent aussi en indiquant chiffres précis à l’appui que ces salles n’incitent pas plus à la consommation, mais sont le vrai maillon manquant entre les toxicomanes et les personnels de santé qui peuvent les aider.