Depuis le déraillement du Paris-Limoges en gare de Brétigny-sur-Orge le 12 juillet dernier, qui a fait six morts et des dizaines de blessés, de nombreuses déclarations mettent en évidence que la catastrophe aurait pu être évitée s’il n’y avait pas une négligence de l’entretien des rails. Sansure vous propose deux d’entre elles.
Un conducteur du RER C a déjà signalé il y a deux ans lors une procédure officielle la défaillance de certains aiguillages dans cette zone. Il s’était arrêté pour constater sur les rails l’état des voies, entrainant un arrêt total de la circulation des trains. “A 140km/h à certains endroits ça tapait pas mal. C'est-à-dire des mouvements latéraux très importants […] les affaires se mettent à voler et à tomber. […] Donc sur ces passages on réduisait notre vitesse” a-t-il précisé au site Arrêt Sur Images. Ses supérieurs n’ont pas appréciés sa démarche, et l’ont accusé de faire n’importe quoi et de pénaliser la régularité du trafic...
Christian Brochet, un ancien technicien de l’industrie mécanique, qui a dirigé une société qui fournissait des pièces métalliques pour la SNCF, a écrit en novembre 2010 à cette dernière un courrier listant “36 anomalies liées à la fixation du rail” sur la voie 2 qui jouxte la voie sur laquelle l’accident ferroviaire a eu lieu. Trois mois après, la SNCF lui répond à la légère: “Je tiens à vous assurer qu’il n’y a aucun défaut d’entretien sur cette zone. Cet état est connu, surveillé et respecte toutes nos normes : il n’y a aucun risque de sécurité […] une intervention a été programmée […] pour rétablir l’efficacité des attaches”. Pour l’auteur de la lettre, “s’il y a eu défaillance, il faut regarder du côté de la maintenance des voies. Il y a eu négligence et le courrier de la SNCF montre que c’était même assumé”.