En quelques jours Ikea et Disneyland sont accusés d'avoir fouillé dans le passé de leurs salariés et même parfois de clients. Casiers judicaires, vie privée, rien n'a été oublié. Sansure reviens en détail sur le détail de ses méthodes condamnables...
Entre 2003 et 2009, Ikea France s'est servi dans les fichiers de police, dont le Stic (Système de traitement des infractions constatées), via la société Sûreté International. C'est Le Canard Enchaîné qui a eu connaissance de mails internes de demandes de renseignements : extrait de casier judicaire d'un futur salarié, interrogation sur des plaques d'immatriculation de véhicules, adhésion à des syndicats, enquête sur des clients en litige avec l'enseigne, etc. Mais le Stic n'est pas si fiable d'après la Cnil, en 2008 seulement 17% des fiches étaient exactes... Des personnalités françaises en ont déjà fait les frais en octobre 2008. Pire, en interne, la direction d'Ikea demandait à ses salariés surveiller le faits et gestes des employés au cœur de leurs rayons. Europe 1 a interviewé une ancienne salariée, licenciée parce qu'elle ne fliquait pas ses collègues !
Une plainte contre X a été déposée par l'Union départementale FO de Seine-Saint-Denis pour "utilisation frauduleuse de données personnelles". De son côté, Ikea a lancé un enquête en interne, une officielle cette fois, pour faire toute la lumière sur ces agissements. "Le respect de la vie privée des personnes compte parmi les valeurs les plus fortes du groupe et nous désapprouvons vigoureusement toute pratique portant atteinte à cette valeur" a annoncé l'enseigne dans un communiqué. Une affaire qui risque d'être aussi complexe à démêler qu'un meuble suédois à monter !
Au pays de la belle au bois dormant, l'envers du décor d'une embauche n'est pas rose. C'est également illégalement que Disney a fouiné entre 2001 et 2004 dans des fichiers confidentiels. A l'arrivée d'un nouveau salarié, le célèbre parc de Marne-la-Vallée a eu accès au passé judiciaire de près de 3000 cast-members. Grace à un gendarme à la retraite, rémunéré plus de 36 000 € par an, et à deux autres gendarmes en poste et ayant accès au Stic et au JUDEX (système Judiciaire de Documentation et d’Exploitation de la gendarmerie), Disney a pu savoir qui a eu des antécédents sur des affaires d'agressions sexuelles, de viol, de pédophilie, de travail clandestin ou d'infractions économiques et financières. Mais depuis c'est terminé, Mickey renvoyé récemment en correctionnelle ne laisse plus trainer ses main pas si blanches...
Mis à jour : Ikea France a annoncé le 18 mai 2012 le limogeage de quatre de ses cadres à la suite d'une enquête pénale sur cette affaire d'espionnage d'employés et de clients. Ont été virés : un ancien directeur général, une ancienne directrice des ressources humaines, un ancien directeur financier et l'actuel directeur de gestion du risque, précise le communiqué sans révéler leurs identités. Ces personnes risquent un mise en examen...