C’est une méthode dont nous avions déjà relevé les effets il y a un an. La « shrinkflation », c’est-à-dire l’inflation masquée, consiste à réduire la quantité de produit vendu pour un prix supérieur au kilo ou au litre. Visuellement il y a de quoi se faire prendre, surtout quand on a l’habitude d’acheter les mêmes articles et qu’on ne surveille pas les prix sur son ticket de caisse (qu’il faut désormais réclamer). Mais cette technique commerciale est bien légale, malgré le mot « arnaque » prononcé par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, à ce sujet.
Les produits alimentaires qui ont subi une réduction de taille en toute discrétion se sont multiplié ces derniers mois. A tel point que Carrefour a décidé de s’attaquer à ces marques qui pratiquent cette méthode trompeuse pour le consommateur. Depuis lundi dernier, l’enseigne affiche en rayon près d’une trentaine d’articles concernés sous les yeux de ses clients.
Des étiquettes de type « stop rayon », de couleur orange, qui sont à la fois un avertissement et une dénonciation, bien visible juste avant de le poser dans son caddie. On y retrouve en face des marques internationales comme Pepsico, Amora, Mondelez International, S. C. Johnson & Son, Lindt, Netlé, Findus, Oreo... Mais cette opération, qui est le reflet d’un bras de fer entre les marques et les enseignes, est-elle suffisante pour renégocier les prix ? Et surtout, cela aura-t-il un impact sur les ventes de ces produits ?
Ils sont gonflés de faire tout ce tambourinage autour de l'inflation masquée, alors qu'eux-mêmes ont démarré au mois de mai ! Sur leur gamme de premier prix en légumes à 0,99 €, pour tenir cette promesse, Carrefour est passé d'un paquet de trois salades sucrines à deux sucrines. Idem sur les pommes de terre dont le filet est passé de 1,5 kilo à 1 kilo, pour rester à 0,99 €…
Pour Lionel Maugain, journaliste à 60 Millions de Consommateurs, « l’opération de communication » de Carrefour est relativement hypocrite. Invité sur France Inter, il a notamment épinglé leur méthode, pratiquée depuis quelques mois, de « shrinkflation » sur leur gamme de légumes à prix bas. Et il faut aussi rappeler que les marques de distributeurs ont une fabrication calquée sur les marques. Ainsi, quand une marque réduit son format, les produits Carrefour vont suivre, avec quelques mois de retard et sans doute plusieurs euros en plus…
Depuis septembre 2022, l’association Foodwatch « exige des industriels et distributeurs de s’engager pour une information claire en face avant des produits, signalant ces changements de format afin que cette pratique ne puisse plus s’opérer à notre insu ». Leur pétition, destinée aux patrons des plus grandes firmes agroalimentaire et d’hypermarchés, est toujours disponible.
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Ces marques qui pratiquent l’inflation masquée en réduisant les quantités ! #Shrinkflation
La coupe est pleine pour une association de consommateurs. Avez-vous remarqué que votre produit préféré avait rétréci dans son emballage ? Réduire le format ou le volume en toute discrétion...