Après avoir passé les vacances à entendre parler d’incendies, de sécheresse ou encore du prix de l’essence, les Français ont aussi constaté les déplacements surréalistes des jets privés de milliardaires et de stars. Un phénomène qui a explosé cet été quand le gouvernement a demandé des efforts sur l’usage de l’énergie.
Grace aux trackers de position des appareils, qui est une obligation internationale et une donnée libre, plusieurs internautes se sont lancés dans une véritable chasse à ces super-pollueurs.
Bernard Arnault, Vincent Bolloré, Kylie Jenner, Elon Musk, …
Tous les ultrariches sont dénoncés, tracés cartographiques à l’appui le plus souvent, depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux, à l’initiative de passionnés d’aéronautique. Le compte le plus connu est « i_fly_Bernard », en clin d’œil au président-directeur général du groupe de luxe LVMH et troisième fortune française. La description de ce Twitter est d’ailleurs très explicite : « 63 milliardaires français émettent autant de CO2 que 50% de la population (source Oxfam / Greenpeace 2022) ». Et au début du mois, c’est l'avion de Vincent Bolloré qui a battu le record, avec quatre vols dans la même journée ! Ce qui représente plus de 19 tonnes de CO2…
Non seulement on va continuer à tracker vos déplacements, mais on va mesurer la taille de vos piscines sur GMaps, on va chier sur vos greens puis cramer vos SUVs. Pourquoi ? Parce qu'on n'a pas les moyens de faire fermer vos comptes en suisse et vous faire payer des impôts.
Du côté des stars, deux exemples criants. L’influenceuse américaine Kylie Jenner a fait scandale en réalisant un vol en jet privé de seulement 12 minutes en Californie en juillet dernier ! Également épinglé, Elon Musk a proposé 5 000 dollars au compte « ElonJet » afin qu’il cesse de publier ses déplacements… En vain.
La politique n’échappe pas au pistage des jets privés. Le déplacement d’Emmanuel Macron et de Gérald Darmanin en Gironde avait étonné, car ils étaient dans deux appareils différents et à quelques minutes d’écarts. Certains diront que c’est pour des raisons de sécurité. Et puis il y a eu aussi la visite controversée de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi à Taïwan, dont le vol a été suivi par plus de 700 000 personnes sur le site Flightradar24 !
Ils nous disent à nous, les gens de la classe ouvrière, de culpabiliser pour notre vol annuel lors de vacances bien nécessaires pendant que ces célébrités prennent des jets privés tous les deux jours comme si c'était un Uber !
Les propriétaires de ces jets commenceraient à s’agacer de voir leurs déplacements être de plus en plus dévoilés au grand public. Des informations qui se relayent très rapidement, surtout auprès de ceux qui acceptent de moins en moins ce genre de comportements pas écologiques et qui accentue les inégalités sociales. Ces ultrariches estiment que c’est parfois une « atteinte à leur vie privée ». Pourtant, il est impossible de savoir précisément qui est à bord de leur appareil et on connait rarement l’objet de ces trajets, sauf les déplacements officiels par exemple.
De plus, tous les avions des riches patrons d’entreprises sont au nom de leur société, et ce afin de l'utiliser gratuitement ou de payer moins d'impôts. C’est bien le responsable de l'impact écologique de l'avion qui est visé dans cette chasse aux jets privés. Leurs propriétaires auraient pu faire le choix d’un mode de transport alternatif comme le train pour beaucoup de ses trajets. Pour ces chasseurs de super-pollueurs, la traque n’est pas près de s’arrêter…
N'oublions pas que dans les journaux de ces mêmes milliardaires (CNEWS, les Echos, etc), on insiste à longueur d'articles pour culpabiliser les pauvres/immigrés, pour demander moins de services publics (dont le train pour ce qui nous intéresse ici).