C’est elle qui décide qui est journaliste. Les équipes de Quotidien, dont l’émission est diffusée chaque soir sur TMC, sont systématiquement bloquées à l’entrée des meetings et autres réunions publiques du parti politique d’extrême droite dirigé par Marine Le Pen. La véritable raison de ce blocage a été précisée mardi dernier par la principale intéressée.
Lors d’une conférence de presse, sur le thème de la démocratie, la candidate du Rassemblement National a été très claire. Interrogée par un journaliste d’Arrêt Sur Images et de Libération, elle s’est expliquée sur ce boycott à l’encontre des journalistes de l’équipe de Yann Barthès :
Il n’y a pas de journalistes chez Quotidien ! Ah non pardon, mais Quotidien ce n’est pas une émission d’information ou de journalistes. Quotidien c’est un amuseur, parfois très drôle d’ailleurs, mais c’est une émission de divertissement. Il y a tellement de gens que nous devons accréditer, que nous préférons accréditer les journalistes plutôt que les émissions de divertissement. […] Oui c’est moi qui décide. Dans mon QG et dans mon mouvement, c’est moi qui décide. J’assume. C’est moi qui ai décidé, il y a plusieurs années de cela, que Quotidien est une émission de divertissement et que par conséquent je ne me sentais pas obligée d’accréditer Quotidien, même si j’accrédite d’autres médias qui sont hostiles, comme vous Libération.
"Il n'y a pas de journalistes chez Quotidien" : Marine Le Pen assume de choisir les journalistes accrédités à la suivre pic.twitter.com/cDiT8l0CsK
— BFMTV (@BFMTV) April 12, 2022
Du côté de Quotidien, on préfère en rire. Du moins pour l’instant. Après la chronique de Julien Bellver sur cette séquence, Yann Barthès se demande s’il ne faudrait pas changer le nom de son émission pour continuer à suivre Marine Le Pen. Il propose alors à son équipe « Face à Yaya ». Une référence directe à l’émission politique de C8 « Face à Baba », présentée par Cyril Hanouna, qui a reçu la candidate il y a peu.
Aujourd'hui, Marine Le Pen a expliqué pourquoi elle avait décidé de nous boycotter de ses meetings 🤔#Quotidien pic.twitter.com/Cw0auWbp2y
— Quotidien (@Qofficiel) April 12, 2022
En face, à l’extrême gauche, on souligne que Quotidien ne respecte pas toujours les règles ou les consignes de sécurité. Sur le plateau de franceinfo:, Manuel Bompard, le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, a admis avoir rencontré des difficultés par le passé avec les journalistes de l’émission, qui les avaient menés à les écarter. Mais que pour la campagne 2022, tout s’est bien déroulé.
Invité de l’émission Les 4 Vérités sur France 2 hier matin, Emmanuel Macron a réagi à cette attitude. Selon le candidat En Marche, « quand Marine Le Pen dit qui est journaliste qui ne l'est pas, c'est le début d'une dérive autoritaire [...] Le vrai visage de l'extrême droite revient. C’est un visage qui ne respecte pas les libertés, le cadre constitutionnel et l’indépendance de la presse ».
🗣️ "Quand Marine Le Pen dit qui est journaliste qui ne l'est pas, c'est le début d'une dérive autoritaire (...) Le vrai visage de l'extrême droite revient"@EmmanuelMacron, candidat #LREM à la #Presidentielle2022
— Info France 2 (@infofrance2) April 13, 2022
▶ #Les4V avec @Caroline_Roux pic.twitter.com/xKjpgaLfBh
Aujourd’hui, nous sommes boycottés par le Rassemblement national. Comment en sommes-nous arrivés là ? Pour le comprendre, il faut revenir 10 ans en arrière ⬇️#Quotidien pic.twitter.com/DBWRKtRDlO
— Quotidien (@Qofficiel) April 13, 2022