Dans son livre-enquête « L’Elysée (et les oligarques) contre l'info » qui vient de paraître, Jean-Baptiste Rivoire met en lumière les relations sulfureuses entre le pouvoir et les médias. Journaliste d'investigation reconnu et engagé dans la défense de l'information, l’auteur a été rédacteur en chef adjoint de Spécial Investigation sur Canal+ et a créé Off Investigation, un site d'information visant à promouvoir l'enquête audiovisuelle indépendante sur internet.
Son ouvrage révèle que nos trois derniers Présidents de la République ont agi au mépris du droit à l’information des citoyens français et des principes démocratiques, notamment grâce aux puissants industriels ayant pris le contrôle de la presse. Parmi ces enquêtes, il y a les dérapages d’Alexandre Benalla, la campagne de déstabilisation du groupe LVMH contre Benoit Duquesne, mais aussi la pression du gouvernement contre l’émission Quotidien fin 2018.
Alors que Valentine Oberti tenait un scoop sur les ventes d'armes au Yemen, elle est stoppée net. Lors d'un forum innovation défense à Paris en novembre 2018, la journaliste confronte la ministre des armées Florence Parly à un document classé « secret défense » rédigé par la Direction du renseignement militaire (DRM), qui prouvait que l’exécutif savait que les armes vendues à l’Arabie saoudite étaient utilisées contre des civils. Silence de la ministre, mais l’entourage de gradés font pression pour voir les documents et le capturer.
L’après-midi même, le Ministère des Armées menace de 5 ans d’emprisonnement et de 75.000 euros d’amende la journaliste et la production de Yann Barthès s’ils « transmettent, reproduisent, publient ou détruisent » les rapports. Dans les bureaux de Quotidien, on prend conseil auprès d’un avocat et les avis divergent. Mais Valetine Oberti ne veut pas lâcher et souhaite révéler la vérité, face au producteur Laurent Bon qui finalement veut arrêter l’enquête :
« On est en train de changer toute l’écriture de Quotidien ? On ne va plus pourchasser les gens ? On le fait plus, ça ? D’accord, on fait des entretiens chiants sur des chaises ? Ben d’accord ! Je savais pas… »
En parallèle, l’Armée continue de faire pression et demande la restitution du document et menace de plainte. La section antiterroriste du parquet de Paris ouvre même une enquête pour « compromission du secret de la défense nationale ». La DGSI convoque Valentine Oberti afin d’avoir des explications et surtout identifier sa source. Mais le 15 avril 2019, les rapports secrets sont publiés par le site d’investigation indépendant Disclose, dont Valentine Oberti est devenue membre du comité éditorial, et le scoop devient mondial !
Embarrassés, les responsables de Quotidien tentent un dernier coup de poker : ils demandent à Oberti de revenir de son congé maternité pour évoquer en plateau son audition par la DGSI… sans révéler qu’ils ont censuré son scoop ! En 2019, après avoir démissionné de Bangumi sans indemnités particulières, Valentine Oberti est retournée travailler à Mediapart.
Un caméraman de Quotidien frappé par Francis Lalanne ! (Vidéo) #Quotidien - SANSURE.FR
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