En plein débat sur le bien-être animal, un énième zoo est à la dérive. En décembre dernier, l'association Rewild avait levé 600 000 euros pour racheter celui de Pont-Scorff dans le Morbihan et ses 14 hectares, alors accusé de négligences. L’objectif, soutenu notamment par Hugo Clément, étant d’en faire un centre de retour à la nature pour les 500 animaux. Mais plusieurs mois plus tard c’est la désillusion…
Selon Marianne et d’autres confrères, la préfecture du Morbihan a mis en demeure le zoo début septembre, en pointant du doigt de très nombreuses négligences : un seul salarié détenteur du certificat de capacité pour les animaux sauvages, les eaux usées débordent, plusieurs animaux se sont évadés par des grilles ouvertes, le registre vétérinaire est introuvable, des médicaments périmés depuis plus de 2 ans, plus de 2 tonnes de cadavres collectés par l’équarrisseur, … Puis un nouvel arrêté d’urgence est tombé le 11 septembre dernier, à la suite à de nouvelles constatations, stoppant totalement l’accueil du public (alors qu’ils ne sont pas ouverts).
Le fait que le zoo de Pont-Scorff ait pu être financé par des dons et porté par une association ne peut conduire l’administration à exonérer la structure porteuse de toutes règles notamment lorsqu’il s’agit de santé et de bien-être animal et comme, dans le cas d’hier, de la sécurité du public. Le préfet prendra les mesures nécessaires pour faire respecter l’interdiction d’accueil du public sur le site.
L'idée de la reprise est taclée par de nombreux spécialistes et les zoo concurrents tirent la sonnette d’alarme. A l’image de Rodolphe Delord, patron du zoo de Beauval, qui a qualifié, sur RTL, cette opération d’« utopique » tout en soulignant que les animaux étaient trop vieux et qu’ils ont passé trop de temps en captivité. Il est rejoint par Cyril Hue, vétérinaire au zoo de la Flèche, qui estime que même les plus jeunes animaux « ne pourront pas être réintroduits dans le milieu sauvage » car « ils ont été imprégnés par les humains, ils n’auront jamais les codes de leur espèce ».
La plupart des sympathisants de Rewild sont vegan. Ils se retrouvent à nourrir des lions qui avalent plusieurs kilos de bovins par repas, c’est le choc avec le réel.
« Il y a beaucoup moins d’animaux morts depuis qu’on est là »
De son côté, le gérant du zoo de Pont-Scorff se dit victime de cabale et affirme que le parc est dans une bonne condition sanitaire. Il précise que les cadavres étaient un vieux rhinocéros et une grosse vache africaine, plus des animaux découverts dans des réfrigérateurs lors de la reprise. Il n’y a eu aucune évacuation entre mars et septembre. Rewild, qui a l'intention d'attaquer la préfecture en justice pour dénonciation calomnieuse, tacle aussi l’Etat. L’association a également tenu une conférence de presse de 2 heures afin de répondre et démentir point par point les accusations sur le Zoo de Pont-Scorff et a annoncé la publication de nombreuses preuves.
Qu'on ne nous impose pas de remettre aux normes en six mois des choses abandonnées depuis vingt ans. Une situation que les services de l'Etat ont couvert pendant des années...
Nous publierons nos bilans d' équarrissage tous les six mois et nous demandons la même transparence aux zoos français. #Rewild #Balancetonzoo pic.twitter.com/VtmKFWL7Lv
— Rewild (@Rewild_rescue) October 1, 2020
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Face à cette situation, le directeur affirme que " tout est faux ". Eaux polluées rejetées dans la nature, animaux enterrés sur place, employés et clients " fichés ", 120 employés aux ...