Douche froide pour les festivaliers. Depuis de longs mois, de nombreux clients attendent toujours d’être remboursés des évènements annulés ou reportés depuis le printemps. Si les billetteries affirment que la quasi-totalité des remboursements ont été effectués, dans la réalité les virements se font attendre. Le leader France Billet (Fnac-Darty) a eu 2,5 millions de billets à traiter, contre plus de 900 000 tickets impactés pour SeeTickets (ex Digitick, Vivendi) et Ticketmaster (Live Nation) chacun !
Mais ces services, évidemment dépassés par la situation totalement inédite, ont-ils mis également de la mauvaise volonté ? Cela ne fait aucun doute pour deux importants syndicats de producteurs de spectacles, le Prodiss et le SMA, qui se sentent « baladés » depuis cet été. En cause des délais beaucoup trop longs entre l’officialisation des annulations des organisateurs et le temps de réaction des billetteries à proposer le remboursement. Ainsi l’image de grands festivals est abimée pour le public à cause de ces réseaux partenaires qui conservent de l’argent sur le dos des producteurs de shows et des clients. En effet, en théorie les billetteries ne touchent leur commission qu’après que l’événement ait eu lieu et qu’en cas d’annulation, l’organisateur n’a accès ni à l’argent ni aux données des personnes ayant acheté un billet.
On a plutôt intérêt à avoir une grande diversité d’éditeurs de billetterie. Moins ils sont nombreux, plus il y a du monopole, et donc possibilité pour l’éditeur de billetterie d’imposer ses conditions. Mais il faut qu’ils fassent bien leur travail.
De leur côté, les réseaux plaident la bonne foi et insistent sur la remise à plat totale de leurs procédures de dédommagements à cette occasion : télétravail massif, outils d’automatisation à la place de la manipulation manuelle, formation des équipes, support téléphonique renforcé, etc. Des délais étant ainsi rallongés de 2 mois à 4 mois dans des cas plus exceptionnels, comme par exemple dans le cas d’une carte bancaire expirée ou des erreurs de frappes dans les formulaires de demande de remboursement.
Mais les organisateurs de festivals vont sans doute garder comme leçon ce qui s’est passé cette année et revoir leur façon de proposer leurs tickets à l’avenir… en tout cas pour les survivants de la crise sanitaire.
Source : Tsugi