Pour beaucoup, la nature reprend ses droits pendant le confinement mondial. Des animaux qui sortent en ville, les activités polluantes sont diminuées, les déplacements sont réduits au maximum, … Par exemple, la qualité de l’air n’a jamais été aussi bonne en Île de France depuis 40 ans selon Airparif ! Mais qu’en est-il vraiment ? Le climat va-t-il s’améliorer à l’issue du confinement ? S’il est évidemment encore trop tôt pour faire le bilan écologique de la crise, Sansure tente d’apporter des éléments de réponses.
Des effets positifs sont d’ores et déjà visible : baisse des émissions de gaz à effet de serre, diminution de la pollution atmosphérique, … À court terme, c’est donc très encourageant. Mais une année « blanche » sera-t-elle suffisante ? Non pour certains spécialistes, qui rappellent que le climat a besoin d'une baisse soutenue et régulière des émissions de gaz à effet de serre. Car à la sortie du confinement, tout le monde reprendra ses activités habituelles. Ainsi, à long terme, cela pourrait bien avoir un effet catastrophique, avec un rebond important de pollution.
Les mesures de confinement actuelles risquent de donner aux gens l'idée que la lutte contre le changement climatique demande l'arrêt complet de l'économie.[…] La crise du coronavirus et le changement climatique ont certes beaucoup de points communs, mais sont fondamentalement différentes : pour l'instant, la pandémie touche surtout les pays industrialisés (Chine, Europe, USA). Le changement climatique, c'est l'inverse. […] le changement climatique n'est pas une "crise" : c'est une transformation irréversible. Il n'y aura pas de retour à la normale, pas de vaccin. Il faut des mesures structurelles, pas conjoncturelles.
La crise sanitaire étant mondiale, certains gouvernements comptent s’affranchir de certaines règles environnementales afin d’assurer la relance économique. A la fin de la crise financière de 2008, les émissions de CO2 étaient reparties à la hausse avec les différents plans de relance. En Europe par exemple, la Tchéquie et la Pologne demandent déjà l'abandon du « Green New Deal », un plan d'investissement dans les énergies décarbonées tout en promouvant la justice sociale. Un redémarrage puissant pourrait alors intervenir dans les secteurs pétrolier, gazier, aérien, et même touristique avec les paquebots de croisière. Seul un changement de politique, dans les pays industrialisés, pourrait vraiment freiner le réchauffement climatique… et mieux préparer aux prochaines épidémies.