Les Dessous Du Culte ce sont des articles 100% anecdotes avec des révélations sur des moments de télé ou des faits médiatiques très connus. Vous pensiez connaitre ces images et ces séquences culte, mais la réalité en coulisses a été toute autre… Pour ce onzième dossier nous vous proposons de revenir sur l’émission Strip-Tease.
Plus qu’une simple émission, Strip-Tease s’est imposé comme une nouvelle forme de magazine télé sur les faits de société et la culture. Tout simplement la vie quotidienne et l'intimité des personnes hautes en couleur, sans véritable casting, sans aucun présentateur, ni voix off ou contextualisation. Né en Belgique, les reportages ont fait les belles heures de France 3 entre 1992 et 2012. Au total, ce sont 850 numéros de Strip-Tease qui ont été produits en près de 25 ans, pour 4 ou 5 procès !
J'en ai entendu certains ricaner, ou d'autres se pincer le nez en disant que ces reportages étaient cruels et que l'intention était de se moquer des petites gens, des moins instruits et des sans-grade. Eh bien non, les gars. C'est tout le contraire. On peut aimer les gens même si on les trouve parfois un peu bord cadre. S’adresser à eux dans des programmes débiles en voulant juste leur piquer du temps de cerveau disponible, voilà l’indécence. Strip-Tease est aux antipodes de cette infamie.
Les coulisses de l'émission culte sont racontées par Marco Lamensch, co-créateur du programme, dans un livre paru récemment. « Strip-Tease se déshabille » lève le voile sur ce qu'il s'est passé devant et derrière la caméra. L’ouvrage revient sur les reportages qui ont marqué l'histoire de ce programme, dont « La soucoupe et le perroquet », avec Suzanne l'octogénaire et son fils de 50 ans, Jean-Claude.
Pendant que Suzanne fait la cuisine en chantant les louanges de MacGyver, Jean-Claude travaille au troisième moteur de sa soucoupe volante. Carrosserie et armature de bois, moteur en papier mâché et fil de cuivre, le tout actionné à l’énergie psychique… Ça n’a l’air de rien comme ça, mais c’est du boulot construire une soucoupe volante. Et c’est cher. Comme dit Jean-Claude : « Si j’avais pas fait cet engin, je pourrais rouler comme tout le monde en Mercedes. »
Ce fabricant d’OVNI reste un reportage de référence. Mais aussi « le pire film », pour de nombreux réalisateurs qui sont venus proposer des idées aux créateurs de Strip-Tease. Car ces derniers défendent l’idée d’avoir mis en lumière des comportements « hors nome », mais pas des fous relevant de la psychiatrie, des fous de quelque chose ou de quelqu’un.
Pourtant certains sujets ont été très limite. Comme ce Docteur Martinot qui fait visiter la cave de son château renfermant un congélateur dans lequel se trouve sa femme morte, en attendant que la science trouve un moyen de la ressusciter ! Dans cet épisode intitulé « Chaud Business », on le voit notamment contacter un tour opérateur afin de négocier son pourcentage sur le prix des visites…
Toutes ces "folies"-là, Strip-Tease les a traitées sans états d'âme, avec certes des fortunes diverses, mais le moins de complaisance possible pour le pittoresque, le bizarre et l'insolite. Et si quelques films y ont cédé par faiblesse ou manque d'attention des producteurs, ce n'est certainement pas ceux dont nous sommes le plus fiers. C'est ce qui nous rend tellement attentifs à refuser tant de projets de films "exactement pour nous".
Aujourd’hui refaire une émission similaire est impossible, a indiqué Marco Lamensch au micro de France Inter fin octobre. La raison principale est que la présence d’une caméra change désormais le comportement des gens. Mais aussi que la télé-réalité, des émissions concurrentes comme Confessions Intimes, et YouTube sont passés par là depuis. Pourtant, Strip-Tease est bien l'anti-télé-réalité avec de vraies gens, sans artifices.
Retrouvez sur la page Youtube de Strip-Tease de nombreux épisodes ainsi qu'une nouvelle histoire marquante chaque semaine. D’autres numéros de Strip-Tease sont également disponibles sur Sonuma, le site d’archives de la RTBF.
Il y a quelques émissions qui se sont vaguement inspirées de Strip-Tease par la suite. Notamment sur une chaîne concurrente, que je ne citerais pas, qui est privée. Qui étaient faîtes en beaucoup moins de temps et ou on cherchait à chaque fois le clash, parce que c’est cela qui est intéressant. Je donne des exemples dans le bouquin : quand il y a un clash ou un moment très dur dans Strip-Tease, on le laisse au panier, on ne l’a pas montré ! […] La moitié des films qu’on a fait auraient fait des clashs et sans raison en plus…