La scène s’est déroulée le vendredi 21 septembre dernier à Marseille. Arthur Aumoite, un malvoyant de 25 ans souhaitait faire ses courses avec son chien-guide, Loya. Mais le directeur du Monoprix et un vigile lui ont bloqué l’accès aux rayons. Ces derniers ont même tenté de le mettre dehors manu militari, après qu’Arthur ai refusé de sortir. Le vigile s’est contenté de récupérer le chien guide pour l’exfiltrer du magasin.
Pourtant, l’homme a tenté d’expliquer sa situation, à plusieurs reprises, notamment en s’appuyant sur la loi de 1987, qui autorise la présence des chiens d'assistance dans les lieux ouverts au public. Un client a même pris sa défense. Filmée par un ami, l’altercation a trouvé un écho sur les réseaux sociaux depuis lundi dernier. Une vidéo qui cumule près de 45 000 vues :
Monsieur, j'ai des normes d'hygiène à respecter, je ne peux accepter aucun animal dans le magasin. Je comprends votre problème, mais je ne peux pas vous accepter. Vous sortez avec le chien. Monsieur, portez plainte, je vous donne mon nom. […] Monsieur, vous n’avez pas le droit d’être dans la zone alimentaire.
La pilule n'est pas passée. C'est regrettable, mais il a le droit d'ignorer la loi. Il aurait juste lu le dépliant que je lui tendais, la situation s'en serait arrêtée là. […] Il y a un cas de refus de la part d'une personne qui ignore complètement la loi, mais ça va plus loin, il y a des violences qui sont juste absolument inacceptables. Je compte porter plainte pour refus d'accessibilité et violence volontaire sur personne vulnérable. […] L'histoire est malheureuse, mais il faut qu'on puisse en faire quelque chose qui va servir. Je veux essayer d'alerter sur cette situation qui est malheureusement très fréquente. […] C'est quelque chose qui nous arrive régulièrement. Et ça m'est arrivé dans beaucoup d'enseignes différentes. Mais je n'en suis pas la seule victime. Il y a des cas de refus qui ne sont absolument pas normaux ni légaux. Il faut changer ça pour qu'on puisse avoir nos chiens-guides avec nous partout.
Monoprix a assuré que le directeur du magasin s’était rapidement excusé auprès d'Arthur mais qu’il sera sanctionné. L’enseigne a également présenté des excuses publiques sur Twitter. Un message qu’elle a même fait passer en tweet sponsorisé afin de maximiser sa visibilité. Une communication à double tranchant, car les internautes qui n’étaient pas au courant du scandale ont découvert l’affaire par ce tweet diffusé massivement…
Monoprix condamne fermement les faits qui se sont déroulés à Marseille et vous présente ses excuses. Engagées depuis plusieurs années dans la lutte contre les discriminations, nos équipes sont formées à l’accueil de tous les publics et ont été sensibilisées à nouveau.
— Monoprix (@Monoprix) 9 octobre 2018
Je n’irai plus faire mes courses à @Monoprix. Je n’avais pas entendu l’histoire mais Monoprix avait un tweet sponsorisé et je suis tombée dessus...
— Lena Walker (@Lena__walker) 9 octobre 2018
Comment un directeur peut ignorer la loi, brutaliser un handicapé, lui confisquer son chien. Sur le fond comme sur la forme c'est inadmissible un tel comportement.
— Nicolas.H (@HDRNico) 9 octobre 2018