Les Dessous Du Culte ce sont des articles 100% anecdotes avec des révélations sur des moments de télé ou des faits médiatiques très connus. Vous pensiez connaitre ces images et ces séquences culte, mais la réalité en coulisses a été toute autre… Pour ce huitième dossier nous vous proposons de revenir sur les coulisses de Tout Le Monde En Parle, diffusé sur France 2 entre 1998 et 2006.
C’est à travers un dossier de 24 pages, que le magazine Society propose, dans son numéro du 9 août, les témoignages des protagonistes de l’émission. De Thierry Ardisson à Laurent Baffie, en passant par le chauffeur de salle et les invités récurrents, tout le monde balance sa petite phrase. N’hésitant pas à tacler quelques personnalités au passage. Découvrez notre sélection d’anecdotes croustillantes sur les coulisses de Tout Le Monde En Parle :
Comme le tournage durait des plombes, les invités picolaient pour passer le temps. Il faut dire qu’on mettait à leur disposition dans leur loge des bouteilles de champagne plongées dans des seaux de glace.
C’est aussi l’un des seuls plateaux où l’on donnait à boire au public. Pas du champagne, mais du mousseux.
Je tournais beaucoup à la vodka ou au vin, mais pas tellement au champagne. Dans Tout Le Monde En Parle, je n’ai jamais bu d’eau. Je ne suis pas sûr qu’il y en avait, de toute manière. (Sourire) C’était aussi l’époque où je fumais beaucoup – pas que des Marlboro –, alors on y allait fort dans les loges. Je suis toujours entré sur le plateau dans un drôle d’état…
Ardisson n’est pas une ordure. En revanche, il est cynique, et c’est peut-être pire. Regardez bien dans ses émissions, il y a une petite assistante brune, mignonne, avec un casque relié à la régie qui passe au milieu des invités en plateau de temps à autre. Moi je l’appelle le démon, cette fille. Si tu es déjà un peu bourré, le démon te ressert la même chose, et en double parfois. Elle n’a aucune compassion humaine.
On n’a jamais obligé un(e) invité(e) à boire ! Mais oui, quand certains avaient envie d’un verre en plateau, je les servais. Ça faisait partie de mon job.
On a toujours cru que c’était Thierry le pervers et Catherine (Barma) la nana réglo. Je peux te dire que j’ai personnellement déjà entendu Barma dire à ses stagiaires : ‘Faites boire les invités !’
Monsieur Poelvoorde n’a jamais eu besoin des autres pour se resservir. Ça serait bien qu’il arrête de picoler. […] Il manque un peu de reconnaissance… De tout façon, ouais, j’assume : un bon talk-show, c’est un talk-show avec des invités bourrés. Entre nous, qu’est-ce qui est jouissif dans les dîners de famille ? Bah qu’à la fin, les gens aient un coup dans le pif et disent enfin ce qu’ils pensent… Si un jour j’ai une école de télé – ce qui m’étonnerait –, j’expliquerai ceci à mes élèves. Règle n°1 : torcher l’invité(e). Règle n°2 : mettre des jolies filles au premier rang. La télévision, c’est autant de fond que de fun.
Une fois, Frédéric Beigbeder était tellement bourré dans les loges qu’il n’a jamais pu entrer en plateau. Son problème, c’est qu’il buvait autant de vodka que les autres enquillaient de champagne… A un moment, il a demandé à aller aux toilettes. Des membres de l’équipe l’ont quasiment porté, mais il a profité d’une seconde sans surveillance pour s’enfuir, commander un taxi et rentrer chez lui. Il est parti avec son micro.
Au moment de le faire entrer, j’ai Catherine qui me dit dans l’oreillette : ‘Beigbeder a vomi partout, il dort même dedans.’ Du coup, on a repoussé sa venue d’une semaine et il s’est retrouvé en face de Marc-Edouard Nabe, qui l’a défoncé. Il aurait mieux fait de moins boire et de passer la première fois… Beigbeder a toujours eu un complexe de supériorité par rapport à moi parce qu’il est issu d’une classe sociale plus haute que la mienne. Beigbeder, c’est le genre de mec qui, s’il te fait un coup tordu et que tu lui dis ‘t’es une merde’, te répond ‘ouais, t’as raison, je suis une merde’. Tout est dit, si tu veux.
C’est simple, avant mon passage bourré chez Ardisson, j’avais vendu 4 000 livres. Après, 10 000 en une semaine !
Bien sûr que t’avais des mecs qui se défonçaient dans les loges ! Ça tapait, ça fumait, ils faisaient ce qu’ils voulaient, on n’était pas derrière eux. Par exemple, en 2002, quand Milla Jovovich a quitté le plateau en balançant son verre d’eau parce que j’avais parlé du fait que son père avait fait de la prison, bah elle était surtout complètement défoncée.
Elle avait parlé de cette histoire avec son père la semaine précédente dans le Elle américain ! Son attaché de presse a sans doute demandé à Thierry de ne pas parler de ça, mais c’est bien la dernière chose à faire avec lui…
Il y a eu la fois, aussi, où je n’ai pas arrêté de faire des allusions au fait qu’Alexandra Lamy et Jean Dujardin baisaient ensemble, à l’époque d’Un Gars, Une Fille. Jusqu’au moment où Jean a demandé qu’on coupe et s’est énervé. Normal ! En fait, ils couchaient vraiment ensemble mais étaient encore mariés chacun de leur côté. Pour une fois, je ne le savais pas.
Quand des invités ne pouvaient pas se piffrer et qu’on voulait quand même les avoir dans la même émission, on mettait un faux nom sur la porte de leur loge. Une fois, on a caché Roger Hanin à Georges-Marc Benamou. Ils étaient fâchés à cause de Mitterrand. Au moment où Georges-Marc sort de sa loge pour faire son entrée, il remarque Roger qui est déjà en plateau. Il s’énerve. J’ai dû faire semblant d’être confuse et de ne pas connaitre l’origine de leur brouille.
Pendant longtemps, Johnny n’a pas voulu venir parce qu’il pensait que je le croyais complètement débile. J’ai été obligé de boire un coup avec lui au Meurice pour lui dire que pas du tout. C’est juste que je n’ai jamais eu un respect fou pour les yéyés.
Dès que la lumière rouge de la caméra s’allume, Ardisson n’a peur de personne mais dans la vraie vie, ce n’est pas un mec hyper courageux.
J’ai une autre hypothèse sur mon départ que je n’ai jamais dite. C’est de notoriété publique, De Carolis doit sa présidence à Bernadette Chirac. Or, je me moquais beaucoup de Bernadette dans Tout Le Monde En Parle, du genre : ‘Je comprends qu’il soit toujours dehors, Jacques, quand on voit sa femme…’ Le truc n’était pas d’une grande finesse, je suis d’accord. Il n’est pas impossible, comme pour lui renvoyer l’ascenseur, qu’elle lui ait demandé de me dégager.
Ce qui me fait dire que ce n’est pas à cause de Bernadette Chirac, c’est que la même année, Fogiel quitte France 3. Bernadette adorait Marco… Non, selon moi, De Carolis et Patrice Duhamel, qui sont des journalistes politiques, ne voulaient pas prendre le risque d’avoir Ardisson en 2007, année d’élection présidentielle. Ils se chiaient dessus de trouille devant Sarko !
Tout Le Monde En Parle a été le climax de ma carrière en télévision. Mais mon envie de revenir au sommet en télé m’a emprisonné dans un rôle d’animateur. Au fond, c’est pour ça que j’ai été vexé de l’arrivée de Fogiel sur France 3. J’aurais dû m’en taper, mais ça me gonflait d’être mis au même niveau que lui. D’être traité comme un animateur télé comme les autres. J’ai fait des bouquins, des magazines, de la pub, aujourd’hui des séries et des films, mais je sais qu’on ne se souviendra que de l’homme de télévision. Et de Tout Le Monde En Parle.