A travers son enquête le magazine l’Equipe, daté du 2 décembre dernier, détaille le réseau criminel asiatique qui a permis de truquer le match Fréjus-Colomiers du 9 mai 2014. Pourtant favorite, Étoile Fréjus Saint-Raphaël perd ce jour-là son match. Quatre buts inscrits en seulement 22 minutes, dont un contre son camp, contre un seul but pour Fréjus…
Au-delà du score et du jeu catastrophique, ce match a attiré des paris très suspects. Près de 30 000 euros ont été enregistrés sur Betfair, un site interdit en France, mais surtout des montants bien plus élevés auraient été misés en Asie du Sud-Est. On parle de demi-million d’euros ! Chose très improbable pour une rencontre nationale française… Mais l’avantage avec les paris en Asie c’est qu’il n’y a pas de limite de mise… et donc forcément de gain !
Plus qu’une rencontre bidonnée, cette affaire est l’exemple flagrant de la mécanique mondiale de la corruption dans le football.
Carton rouge pour deux joueurs.
Le défenseur central Matar Fall et le gardien remplaçant Dominique Jean-Zéphirin sont mis en examen en octobre 2016 pour « corruption passive » et « participation à une association de malfaiteurs ». Les deux joueurs sont ainsi soupçonnés d’avoir accepté de l’argent pour faire perdre leur équipe. Ils risquent jusqu’à 5 ans de prison lors d’un procès qui devrait avoir lieu courant 2018.
L’implication du gardien de but remplaçant, Dominique Jean-Zéphirin, et sa proximité avec « l’organisation de truqueurs de matches la plus grande et la plus agressive au monde » semble avéré. Ce dernier aurait proposé entre de 1 000 et 10 000 euros à trois joueurs de son équipe « pour lâcher le match » en 2014.
Et gare aux joueurs qui se rebellaient. Un ancien milieu de terrain témoigne dans le magazine l’Equipe des tensions qu’il a rencontrées, refusant de salir son club. Une pression verbale et des confrontations physiques pouvaient avoir lieues dans les hôtels.
2018 sera marqué par le premier procès du genre en France
La carrière de Dominique Jean-Zéphirin serait marquée par une rencontre déterminante. En mars 2009, il aurait croisé Wilson Raj Perumal, un Singapourien depuis condamné et emprisonné plusieurs fois pour avoir truqué plus de 100 matchs dans le monde : rencontres amicales internationales, qualifications à la Coupe du monde 2010, etc.
Dans son livre « Kelong Kings » paru en 2014, il parle d’un certain « Jean », gardien de but de la sélection haïtienne, dont il est sa « connexion dans l’équipe ». « Jean » passera même le réveillon de 2010 à Singapour et y fera d’autres rencontres… Pour les spécialistes et les enquêteurs cela ne fait aucun doute que cette personne est Dominique Jean-Zéphirin.
Des coïncidences et des preuves que va devoir démêler la justice…