La Commission Fédérale des Communications a mis fin depuis jeudi dernier à la neutralité d’Internet aux États-Unis. En clair, l'égalité de traitement de tous les flux de données ne sera plus obligatoirement respectée par les opérateurs américains. Pire, ces derniers feront payer un supplément aux clients afin d’accéder à certains sites et services. Ainsi, les américains devront bientôt payer 5$ par mois pour les médias comme CNN et Fox News, 10$ de plus pour de la vidéo comme Youtube et Netflix, etc.
Un internet à la carte, une atteinte à la liberté d’expression.
Une discrimination laissée possible par le régulateur américain des télécoms qui pose de nombreuses questions. Certes les profits seront conséquents pour les fournisseurs d'accès à internet, mais quelles libertés pour le consommateur et les petites entreprises ? Comment évoluera cet Internet à deux vitesses, autrement appelé Internet des riches et Internet des pauvres ? Avant d’en arriver à une véritable censure du réseau, le procureur général de l’Etat de New York, de nombreuses associations, ainsi que des services concernés se mobilisent pour conserver un Internet libre et ouvert. Une pétition adressée aux décideurs a déjà recueilli plus de 2 millions de signatures.
Cela ne va pas mettre fin à l’Internet tel que nous le connaissons. Cela ne va pas tuer la démocratie. Cela ne va pas étouffer la liberté d’expression en ligne.
Le vote de la FCC pour démolir Internet est une gifle pour les consommateurs new-yorkais, et pour tous ceux qui croient en un Internet libre et ouvert.
Ce n’est pas la fin du combat pour la neutralité du Net. (…) Nous sommes confiants dans le fait que des juges et des législateurs qui analyseront cette décision finiront par désapprouver ses conclusions, mais aussi ses méthodes. D’ici là, nous resterons sur nos gardes concernant les violations des FAI.
Pourtant, en 2015 sous Obama, les défenseurs de la neutralité du Net avaient décroché une victoire historique : la FCC avait décidé que l’Internet américain était un « bien public », comme le réseau téléphonique, et que les FAI devaient être soumis aux mêmes règles, incluant la neutralité du réseau. Mais aujourd’hui, à la tête de cette commission a été nommé par Donald Trump un certain Ajit Pai, fervent opposant à cette neutralité… L’objectif de cette fin de la neutralité d’Internet reste bien flou aux États-Unis.
Nous sommes déçus. C’est le début d’une longue bataille légale.
Une décision décevante et dangereuse. Nous sommes prêts à travailler avec des membres du Congrès et d’autres pour faire en sorte qu’Internet soit libre et ouvert pour tous.
La France pas touchée, mais pour combien de temps ?
La loi française pour une République Numérique de 2016 nous protège d’un tel changement. De plus, l'Arcep est chargée de veiller à son respect. Mais jusqu’à quand ? Orange, par exemple, juge la neutralité contre-productive pour l'expansion de son réseau. Le PDG Stéphane Richard réfléchi à la fin de la neutralité en France d’ici à 2021, et son opérateur pourrait adapter ses services et sa vitesse de débit en fonction des clients, qu'ils soient des particuliers ou des entreprises.
Avec la 5G il va y avoir obligation de proposer aux industriels des Internets particuliers en termes de latence, en termes de vitesse [...] avec des fonctionnalités, des puissances, et des qualités différentes. Il faut qu'on nous laisse faire.