Nouvelle rubrique sur Sansure. Les Dessous Du Culte ce sont des articles 100% anecdotes avec des révélations sur des moments de télé. Vous pensiez connaitre ces séquences culte, mais la réalité en coulisses a été toute autre… Pour ce second dossier nous vous proposons de revenir sur le jeu estival Intervilles, alors que Olivier Chiabodo donne sa version sur les accusations de tricherie dont il a été victime. En effet, l’ancien arbitre s'explique dans Le Parisien pour régler ses comptes et annonce porter plainte pour « harcèlement moral » contre TF1, 20 ans après l'affaire.
En 1997 le Canard Enchaîné révèle qu’Olivier Chiabodo a favorisé l’équipe du Puy du Fou. Avec ses doigts il indiquait discrètement les numéros des bonnes réponses lors d’un quizz. Un cliché attestera ces accusations, montrant sa main posée sur son jean en formant le chiffre 3. Agé alors de 31 ans, l’arbitre qui nie tout favoritisme est pris dans une tempête médiatique, avant d’être viré par TF1 pour faute grave. Les prud’hommes annuleront ce licenciement et obligera la chaîne à signer un contrat de confidentialité avec son ex-animateur, dont les termes indiquent qu’ils n’évoqueront jamais l’affaire. Le privant ainsi de se confier sur ce qu’il a pu voir ou entendre dans les coulisses d’Intervilles. Olivier Chiabodo est réembauché en 2006 par la Une, en tant qu’agent artistique puis comme directeur adjoint général, alors que la chaîne achète ses documentaires. Mis au placard en 2008 dans un fond de dotation, il est de nouveau licencié en janvier 2017. Libéré de tout contrat en cette rentrée, il revient dire sa vérité et affirme attaquer la chaîne.
Cette tricherie est restée dans les annales de la télévision. Ma carrière a été mise entre parenthèses durant 20 ans. Aujourd’hui il est temps que je rétablisse mon honneur.
Il accuse le producteur Gérard Louvin de lui avoir fait porté le chapeau.
Équipé d’une oreillette, Olivier Chiabodo affirme qu’il exécutait simplement les ordres du producteur. Gérard Louvin, qui avait également signé un contrat de confidentialité suite à l’affaire, avait à l’époque des intérêts à faire gagner le Puy du Fou. Notamment par sa proximité avec le fondateur du parc d’attraction Philippe de Villiers. Pire, le producteur aurait proféré des menaces de mort à son encontre en 2010 dans les locaux de TF1, ce qui obligera Olivier Chiabodo à déposer plusieurs mains courantes.
A Intervilles, on trichait sans arrêt. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est mon ex-producteur Gérard Louvin en personne, dans le livre « Le jackpot des jeux télé » de François Viot. Il fallait tenir en haleine le spectateur, maintenir le suspense jusqu’au bout, quitte à ajouter un peu de savon noir sur la planche pour que le candidat en tête tombe. Ce n’était pas un jeu télévisé, c’était un spectacle vivant. Les règles se faisaient et se défaisaient au fur et à mesure du direct. C’est Gérard Louvin qui prenait seul la décision d’éliminer certains candidats ou de complexifier les épreuves. Sur les tournages, j’avais une oreillette, et j’obéissais à ses ordres. C’est lui qui m’a demandé de favoriser le candidat du Puy du Fou. […] A l’époque, le Puy du fou, a participé à quatre émissions, et a été deux fois en finale. Ce n’était pas une ville mais un parc d’attraction dont le fondateur n’est autre que Philippe de Villiers, un élu très puissant à l’époque, et un proche de Gérard Louvin. […] « Tu sais les camions roulent vite dans Paris », m’a-t-il dit. C’est consigné dans une main courante que j'ai déposée en 2010. J’ai alerté, demandé de l’aide auprès de la direction de TF1. On ne m’a jamais reçu ni entendu.
D'autres révélations seront faites devant la justice.
Olivier Chiabodo indique avoir assisté en backstage à d’autres magouilles. Des faits inadmissibles qui selon lui, plus de 20 ans après, demandent à être assumés devant la justice par les personnes qui étaient aux responsabilités. En attendant, l’ex-arbitre va faire cette semaine le tour des plateaux télés et radios pour donner son témoignage. Le producteur Gérard Louvin a quant à lui taxé ces propos de « ridicules », précisant au Point : "C'est très ancien comme affaire. Il a besoin de publicité, il écrit un livre peut-être ?". TF1 ne souhaite pas s’exprimer en raison d’une procédure en cours aux prud'hommes d'après un communiqué du groupe.