Repris partout, rarement vérifiés !
Le site média Dans mon labo a analysé la façon dont les sites d’informations généralistes traitent les histoires qui se révèlent finalement être totalement bidon. Publient-ils un démenti, une mise à jour, suppriment-ils l’article ou ne font comme si de rien n’était ? Cinq folles et fausses histoires ont fait l’objet d’articles ces derniers mois : l’araignée mortelle découverte dans une caisse de bananes, la prestigieuse primatologue française qui termine au Samu social, l’ado canadien qui a découvert tout seul une cité maya, la jeune mariée enceinte après avoir couché avec le nain strip-teaseur de son enterrement de vie de jeune fille, et la snowboardeuse poursuivie par un ours ! Sur 30 sites les plus fréquentés qui ont publié au moins l’un de ces sujets, la majorité ont ni mis à jour leur article, ni publié un second article pour démentir le premier…
Je dépublie très rarement, c’est un principe. Un papier de presse écrite ne se dépublie pas, donc un papier web ne se dépublie pas non plus : quand le coup est parti, il est parti. Mais on est assez peu accros au buzz venant des réseaux sociaux, ça limite le type de risques.
Quelle confiance accorder aux médias traditionnels sur le web ?
Les mauvais élèves sont Le Demotivateur, Le Point et Le Dauphiné libéré, alors que l'Obs ou le Monde s’efforcent de mettre à jour leurs articles et de publier des désintox. Du côté de Buzzfeed, du Télégramme, et du blog de Morandini il n’y a étrangement aucune trace des articles, sans doute parce qu’ils ont été simplement supprimés entre temps. Sur 150 sujets bidons publiés, 41 étaient toujours en ligne au moment de l’enquête de notre confrère... Ainsi, tout internaute peut prendre les dires pour vrais, sans se poser de questions, et partager ces fausses histoires sur les réseaux sociaux par exemple, et à son tour « tromper » d’autres lecteurs… Le flux de publication d’articles avec de fausses histoires remet en question l’un des principaux pilier du journaliste : la vérification des informations ! Vous avez dit course au clic ?
Un lecteur pourra publier sur Facebook en toute bonne foi, pour peu qu’il fasse confiance aux médias concernés, redonnant à ces histoires visibilité et légitimité. […] Publier moins mais publier mieux : c’est peut-être le meilleur remède aux infos bidon. La première victime de la guerre du clic, c’est la vérité.