La méthode révolutionnaire de l’enzyme nommée CRISPR-Cas9 permet de modifier l'ADN de tout être vivant très facilement
Cette enzyme est programmée pour repérer une partie spécifique de l’ADN (une bactérie par exemple), de la couper et recoller les deux extrémités. Une technique simple et abordable aux résultats incroyables. En octobre dernier, l’ADN d’un cochon a été manipulé de la sorte 67 fois pour rendre ses organes potentiellement greffables à un humain ! Le mois dernier, des chercheurs ont réussi à améliorer la vision de rats touchés par une maladie héréditaire ! Une technique prometteuse qui a aussi ses dangers : "On peut théoriquement corriger des maladies génétiques héréditaires, en modifiant les cellules germinales, qui permettent de créer spermatozoïdes et ovules. Auquel cas, on modifie l'évolution de l'espèce humaine” prévient David Bikard, directeur du laboratoire de biologie de synthèse de l'institut Pasteur.
DES TESTS HUMAINS EN EUROPE
Le Royaume-Uni a annoncé il y a quelques jours qu’une équipe de scientifiques a été autorisée à manipuler l’ADN d’embryons humains avec la CRISPR-Cas9. Une première en Europe. Les anglais vont se pencher en priorité sur l’infertilité. Des essais déjà menés en Chine en 2015 sur des embryons humains n’avaient pas tous été réussis. En France, la recherche sur les embryons est encadrée par une loi qui interdit ces travaux, sauf dérogations spécifiques, mais les embryons ne peuvent pas être "transférés à des fins de gestation". Une découverte qui va donc poser de nombreuses questions et ouvrir de nouvelles possibilités pour les années à venir…