Libération et Médiapart, en collaboration avec WikiLeaks, ont publié les preuves des écoutes de la NSA sur nos chefs d’états et d’autres personnalités politiques entre 2006 et 2012.
D’après des documents de la NSA classés Top Secret, publiés ce mercredi, les Etats-Unis surveillent le monde jusqu’aux conversations personnelles des présidents de la République française. Ces preuves dévoilent les différentes stratégies politiques de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, et François Hollande, ainsi que certains de leurs collaborateurs. Pas de véritables secrets d’États, surtout avec le recul. Un autre document a été publié, il s’agit de la base de données de la NSA avec la liste des numéros qui étaient sous surveillance. On y retrouve, entre autres, les téléphones de Nicolas Sarkozy, Jean-Pierre Jouyet et Pierre Lellouche (secrétaires d’Etat aux Affaires européennes et au Commerce), des standards de ministères (Finances et Agriculture), l’antenne à l’Elysée du Centre de transmissions gouvernemental qui est chargé de la sécurisation des communications (raté !), et le «téléphone rouge».
CES ÉCOUTES NE SONT PAS UN SCOOP
Ces interceptions téléphoniques de la NSA ne seraient, pour l’instant, pas très grave et surtout pas une surprise. Si la plupart des concernés condamnent évidemment avec fermeté ces espionnages, certains déclarent qu’ils s’exprimaient prudemment au téléphone craignant d’être justement sur écoute... Pas forcément par les Etats-Unis. Ces derniers avaient pourtant déclaré ne plus espionner les alliés. On peut dire cela et continuer à le faire, la preuvet. Le vrai problème c’est quand on se fait prendre et que les preuves sont rendues publiques ! Découvrez l’analyse du chercheur François Heisbourg à ce sujet, sur le site de Libération. D’autres révélations plus importantes sont déjà annoncées et très attendues…
UNE STATION D’ESPIONNAGE AU MILIEU DE PARIS
C’est assez insolite. L’ambassade des Etats-Unis à Paris, située Place de la Concorde, dispose depuis 2005 sur son toit d’une station d’espionnage des télécommunications du Special Collection Service (SCS), une unité commune à la NSA et à la CIA, qui installe notamment des micros espion… Camouflée derrière une bâche imprimée en trompe-l’œil, la partie haute du bâtiment surplombe l’Elysée qui est à quelques mètres, mais aussi placée idéalement à proximité des ministères. Il y a fort à parier que cette station a contribuée à ces écoutes téléphoniques…