Axes routiers bloqués, véhicules saccagées, clients effrayés, …
C'est en résumé le bilan de la grève des Taxi parisiens de jeudi dernier. Retour sur ces manifestations et révélation sur le business des Taxis G7 face à UberPop et autres VTC.
LA VIOLENCE DES ACTES
La grève des taxis a bloqué les accès à l’aéroport de Roissy et une partie importante du périphérique parisien. Sur ce dernier des pneus y ont été placé avant d’être incendiés. Mais ce sont surtout les violences contre les véhicules UberPop qui ont marqué les esprits. De nombreuses voitures ont été saccagées, retournées, vitres brisées, pneus crevés, … Des CRS ont été déployés rapidement pour contenir et affronter parfois les Taxis ! Des scènes assez surréalistes qui ont laissé des traces en image sur les réseaux sociaux… Notamment une vidéo d’un homme qui lâche depuis un pont un pavé sur une berline !
LA PEUR DES CLIENTS
Piégés dans la circulation, des usagers de VTC ont été choqués et surpris par ces violences. Une cliente avec un bébé à bord d’un UberPop a vu sa vitre exploser suite à l’envoi d’un pavé ! Parmi les clients, il y avait aussi des personnalités qui ont subi ces attaques. L’exemple le plus fort est le témoignage de Courtney Love sur Twitter. La star américaine se situait à proximité de l’aéroport de Roissy quand le véhicule dans lequel elle se trouvait a essuyé des jets de pierres. Elle s’est lâchée et s’en est prise au Président de la République : «François Hollande, où est la putain de police??? C'est légal ici d'attaquer les touristes? Ramène tes f... à l'aéroport.» «Ils ont intercepté notre voiture et tiennent notre chauffeur en otage. Ils ont frappé les voitures avec des battes en fer». Pour s’extirper, elle a raconté avoir payé des motards pour fini son trajet…
LE BUSINESS DES TAXIS
Les Taxis sont en guerre depuis plusieurs mois contre le système UberPop et son application de réservation. Mais les Taxis sont-ils totalement victimes de la situation ? A Paris, il faut déjà savoir que le quasi-monopole sur la réservation de taxis revient à la société G7, qui possède également les Taxis Bleus ! Sur 17 500 taxis parisiens, 10 000 portent la marque G7 ou Taxis Bleus, 1 500 autres celle de Alpha Taxis. D’après une enquête publiée dans l’Obs, G7 a mis en place une structure qui est au détriment des Parisiens, de l’emploi, et même du métier de chauffeur de taxi ! En gérant via des filiales la formation des chauffeurs, les lumineux, les taximètres, les assurances professionnelles à la vente ou la location de voitures, la centrale radio, et les licences. Ces deux dernières activités rapportent ainsi 97% du chiffre d’affaires de G7 (23,1 millions d’euros en 2012) ! D’ailleurs en contrôlant habilement ces licences, indispensable sésame pour être taxi, G7 crée une pénurie de véhicules sur Paris, obligeant les parisiens à téléphoner à la centrale téléphonique de réservation ou à s’abonner à son Club Affaires ou autre service d’abonnement ! Résultat : les taxis en course radio étant systématiquement prioritaires pour les clients, les rues ne voient circuler que très rarement des taxis libres. L’enquête précise également que le Groupe G7 entretien des liens importants avec le gouvernement et que son Président est à la tête de l’Union nationale des industries du taxi. L'Unit qui a fait pression il y a quelques mois, via la Loi Thévenoud, sur le système… UberPop !